L’Ayurveda considère la ménopause comme un changement, une période de modification – du corps avant tout et du psychisme par répercussion.
Il ne s’agit donc pas d’une pathologie, mais d’une transformation, nécessaire, logique, inscrite dans le cycle de la vie.
Nous autres, femmes, avons été éduquées, insidieusement, à redouter cette période, de même que toute notre vie nous a été insufflée l’idée que nos cycles menstruels étaient une gêne, source de douleurs et d’inconforts.
La société associe la ménopause à la vieillesse indésirable…
L’Ayurveda voit la ménopause comme la conséquence logique, voire le marqueur, pour les femmes, de la transition entre deux phases de la vie : celle active, dédiée à la création, l’action et la procréation et celle qui demande un ralentissement progressif et une mise en retrait de la vie sur l’avant-scène pour se consacrer non plus avant tout aux autres mais à soi.
Le Dosha Vata contrôle la phase de la ménopause, il s’agit de l’âge d’or.
Les symptômes les plus courants de la ménopause commencent dès la pré-ménopause avec une série de manifestations de Vata Dosha dans le métabolisme et le système endocrinien.
Les caractéristiques de Vata sont le sec, le froid, le léger, le mobile, le rugueux, le clair – Vata Dosha étant un « mélange » des éléments Air/Vayu et Ether/Akasha (c’est-à-dire Espace) et ayant dans ses attributions le contrôle et la régulation de tout ce qui est mouvement.
La préménopause se manifeste avec :
Un raccourcissement ou une modification des cycles avec de l’irrégularité
Une sensation de congestion dans la poitrine et au niveau abdominal avant les règles
Puis quand la ménopause est confirmée, les cycles s’arrêtent et on voit apparaître, s’il y a déséquilibre:
Des bouffées de chaleur qui sont des bouffées vasomotrices
Des sueurs nocturnes
Des troubles uro-génitaux, notamment de la sécheresse au niveau des muqueuses intimes mais aussi des troubles urinaires.
De la sécheresse en général (cheveux, peau, digestion plus sèche avec de la constipation, sècheresse articulaire avec des douleurs)
De la sécheresse nerveuse avec de la fatigue, des troubles du sommeil, des troubles de mémoire, une tendance à la dépression, une perte d’attention et de concentration, de l’irritabilité
Des variations pondérales
L’Ayurveda et le Yoga proposent de réguler ces déséquilibres en apaisant et faisant disparaitre ces symptômes via les routines dans l’hygiène de vie – que l’on appelle Dinacharya et Rutacharya – la diététique adaptée à cette phase de la vie et les plantes.
La ménopause n’est pas une maladie ni une dégénérescence.
Elle est une phase naturelle, une prolongation de ce qui a été, un chemin vers l’autre moitié de sa vie.
Car oui, en considérant que pour chaque femme, dès la fin de sa trentaine, une évolution lente, progressive se fait délicatement et l’amène à l’orée d’une autre façon d’être, il s’agit bien de toute la moitié de sa vie qui est concernée.
Toute notre enfance et notre adolescence, nous rêvons à ce que nous allons accomplir une fois adulte: enfants, carrière, voyages, accomplissement: création et pro-création sous-tendent l’âge Pitta – marqué du sceau du Feu/Agni – entre la vingtaine et la cinquantaine.
Mais rêvons-nous à cet âge que l’Ayurveda dit d’Or? À ce très lent retrait du premier plan, celui où l’on était acteur et moteur de tant de choses ?
Et pourtant, cela représente la moitié de sa vie et ne marque pas la fin de nos aspirations personnelles.
Pas un déclin mais un regain!
Créativité, spiritualité, accomplissement sont les marqueurs de cette seconde moitié.